Le couple chrétien fervent rénovateur de la famille et de la société
I) Le Temps pascal :
C’est un temps de joie, de fête, de grâce.
C’est un temps de la renaissance de la nature, d’éloignement de la pandémie, de possibilités de témoigner de la résurrection.
Mais quelles sont les difficultés de ce temps ? : comment allons-nous relayer l’annonce de la résurrection dans notre propre existence ? Témoigner de notre Foi en la Résurrection ?
Le temps du carême peut apparaître plus simple que le temps Pascal au final. Les objectifs sont clairs : confessions, prières ferventes, Miséricorde du Seigneur...
Le temps Pascal c’est Savoir accueillir la joie au milieu du quotidien de nos existences, la Résurrection en relation avec notre Réaité.
Relayez, accueillir, concrétiser : comment la place du couple va s’articuler dans ce jeu ?
Accueillir le regard que Dieu pose sur le monde : regard que l’on est invité à poser nous aussi sur le monde.
II) Deux phrases importante dans le texte des pèlerins d'Emmaüs :
Jésus rencontre deux personnes qui cheminent, comme nous cheminons en couple
La paix soit avec vous :
Si la paix nous est donnée de la part du Seigneur à chaque fois qu’il apparaît, ou presque, c’est que cette paix NOUS manque.
Si Dieu nous donne quelque chose c’est que cette chose fait défaut.
Au coeur du temps Pascal les apôtres sont inquiets, terrifiés... Sans rien attendre en retour, le Seigneur donne cette paix.
Le Seigneur nous donne/ donne aux deux pèlerins, la possibilité de goûter à cette paix, il est la Paix, il est celui qui affermit nos coeurs, qui soutient notre espérance, qui nourrit notre âme.
Où en suis-je dans ma vie personnelle, où en sommes-nous dans notre vie conjugale, de cette paix que nous avons à bâtir, ensemble, dans nos relations l’un avec l’autre, au sein de notre famille, alors même que cette paix nous est donnée ?
Elle n’est pas à acquérir, elle est à faire vivre telle que nous la recevons.
De quoi discutez-vous en marchant ?
Cette question posée par Jésus aux marcheurs signifie que le Seigneur s’intéresse profondément à nos préoccupations, à ce qui fait notre histoire, à ce qui fait nos préoccupations, a ce qui fait nos difficultés. Et que donc s’il s’y intéresse, cela veut dire que nous pouvons répondre à cette question, nous pouvons lui présenter ce qui fait la lourdeur de nos existences, ou ce qui en fait la légèreté, ce qui en fait la joie, le quotidien.
La pédagogie divine, c’est de s'intéresser profondément et de nous rejoindre au coeur de à notre histoire (notre histoire collective, notre histoire en société, l’histoire de notre Église, l’histoire conjugale, l’histoire familiale, l’histoire personnelle). C’est fondamental et ça rejoint le mystère profond de l’incarnation que nous avons célébré
il y a quelques mois. La fête de Noël n’est jamais éloignée de la fête de Pâques. Si Dieu entre dans l’histoire, si Dieu entre dans le monde c’est bien pour manifester que c’est au coeur de cette histoire qu’il peut se révéler et la rejoindre dans ce qu’elle vit de beau de grand de difficile de douloureux. Ça c’est le regard que Dieu pose sur le monde et ce regard est à accueillir tout simplement comme quelque chose de l’ordre de la pédagogie Divine. Si nous voulons nous même être témoins, « ferment rénovateur de la famille et de la société », nous devons être de ceux qui manifestent la Paix et sont capables de s’intéresser à l’histoire des personnes pas pour engager une conversation sans conséquences mais parce que l’on sent que le Seigneur va se révéler au coeur de l’histoire de chacune, de chacun ou du couple naissant. C’est vraiment dans ce regard que Dieu pose sur le monde que nous sommes attendu pour que notre témoignage de l’évangile soit le plus ajusté possible, le plus perspicace possible. Il est donc important de prendre comme cap la pédagogie Divine qui est d’ entrer profondément dans l’histoire des Hommes comme lui l’a fait durant les 30 années de son ministère caché pour en embrasser toutes ses facettes à part le pêché. C’est cette posture que nous devons avoir dans les équipes pastorales, de préparation au mariage, des obsèques, du baptême...
III) Qu’observons nous, comment voyons-nous les choses une fois que nous avons adopté le regard de Dieu ?
La résurrection n’est pas une nouvelle page qui efface tout ce qui s’est passé avant.
Elle se manifeste au coeur de ce qui a été vécu par le Christ, par sa Passion, et par sa croix. Il nous faut partir d’une réalité qui prend au sérieux les stigmates, la souffrance et la Passion. Qu’est-ce que nous n’avons pas voulu voir chez l’autre ou dans notre couple jusqu’à présent, dont nous n’avons pas voulu parler et qui est pourtant appelé à être l’objet de la résurrection ? Si nous ne désignons pas en nous ce qui est mort ou ce qui est malade, cela empêche la puissance de la résurrection.
Même questionnement à se poser dans notre Église marquée par les difficultés, les manques de Foi, les contre-témoignages, les attaques. Comment ne pas le regarder avec le regard que porte Dieu sur le monde ? Ce regard qui met en lumière, ce regard capable de dire les choses. Le même questionnement s’applique pour le regard porté sur le monde en général : la médecine, les techniques, la guerre...
Il faut être capable de proposer un dispositif suffisant pour témoigner dans le monde de la Bonne Nouvelle malgré notre lot qui est de voir le nombre de prêtres diminuer. Le renouveau est là, léger, discret, mais il est là.
Comment nous, en couple, portons-nous ce regard, cette pédagogie de Dieu sur notre famille, notre église, notre société et notre planète ? Etre chrétien dans le monde c’est aller à contre-courant de la société sans se positionner comme une citadelle assiégée, mais plutôt en regardant la société d’une autre façon. Être capable de regarder les stigmates du monde en sachant voir par-delà les signes de la résurrection que le Seigneur veut bien donner et administrer au monde.
Être un « couple ferment rénovateur » si on garde à la fois notre liberté critique, tout en examinant les situations avec le regard de Dieu.
La capacité d’agir dans cette réalité complexe d’aujourd’hui :
L’effort de la famille chrétienne qui agit sur le monde : il ne s’agit pas seulement d’être spectateur avec le regard de Dieu, il s’agit d’être acteur, d’aller annoncer : “va dire à mes frères” .C’est allier notre propre volonté et l’accueil de la Grâce.
La messe est comme une convocation telle que l'ont reçu les pèlerins d'Emmaüs sur le chemin, pour ensuite aller annoncer, porte la bonne nouvelle reçue, le trésor de la parole de Dieu, de la fraction du pain. C’est la capacité d’être en communion l'un avec les autres / de travailler à l’unité.
Point concret d’effort :
Qu’est ce que Le Seigneur nous demande au milieu de nos difficultés et de nos joies. Les Points concrets d’efforts nous révèlent les grâces obtenues dans ces moments inscrits dans la relations de Dieu. Comment je vois l’oeuvre de Dieu dans ces temps. Il nous permette de mettre en lumière nos fragilités et l’oeuvre de la grâce de Dieu au coeur de ces fragilités et surtout ils ne sont pas un moyen de juger nos difficultés. On ne doit pas être notre Juge. ILes Points concrets d’Efforts sont des moyens d’avancer dans notre vie quotidienne et La vie c’est : « je marche, je tombe, je me relève, je marche je tombe je me relève... » et tout cela sous le regard miséricordieux du Seigneur. C’est ça être ferment rénovateur, et rechercher la sainteté.