Interview de Monseigneur Repole, Archevêque de Turin (par Séverine Jahan, Dijon 18)
S. J. : Merci Monseigneur d'accueillir le 13e rassemblement des Équipes Notre Dame à Turin ! Pourriez-vous nous parler de la vocation spirituelle de votre ville, marquée notamment par le charisme spirituel de Don Bosco et la présence du Saint Suaire ?
Mgr Repole : Pendant les jours du Rassemblement International des Équipes Notre Dame, le Diocèse de Turin proposera la visite de certains lieux qui aident à connaître l'histoire de cette Église locale et en particulier le témoignage des Saints nés et vécus sur ce territoire. San Giovanni Bosco, le saint des jeunes, est peut-être le plus connu au monde, mais il n'est pas le seul : ce sont les enfants de l'église de Turin, saint Giuseppe Cottolengo, le prêtre des malades ; saint Joseph Cafasso, le confesseur des condamnés à mort ; le jeune bienheureux Pier Giorgio Frassati et le bienheureux Giuseppe Allamano, fondateur des missionnaires de la Consolate, que le pape proclamera saint le 20 octobre prochain. L'histoire des saints de Turin, si nombreux et importants, est un grand cadeau reçu de notre Église, qui se sent appelée à les imiter même dans le temps présent, en se souciant particulièrement de la dimension de la charité. L'autre grand cadeau reçu par cette Église dans les temps anciens est le Suaire, le drap qui, selon la tradition, enveloppait le corps de Jésus dans le sépulcre. Aujourd'hui, le Suaire est conservé dans la cathédrale de Turin et représente une icône extraordinaire de la Passion de Jésus : à notre Église et à l'Église universelle, elle offre une façon unique et spéciale de méditer sur le don fait par Jésus à l'humanité.
S. J. : Comment pourriez vous relier l'âme de Turin à notre thème : « Allons avec un cœur brûlant » (Luc 24, 18-35), qui sera médité avec vous à Turin en plaçant l'Eucharistie au centre de notre vie ?
Mgr Repole : Pour une grâce particulière, le thème du Rassemblement international - la centralité de l'Eucharistie - va directement au cœur du chemin lancé par l'Église de Turin ces dernières années : un chemin de réflexion sur les formes et les lieux de la communauté chrétienne, qui place l'Eucharistie du dimanche au centre. Nous vivons de nouveaux temps, la communauté chrétienne aujourd'hui ne représente plus la majorité de la population et pour cette raison elle doit se réorganiser, certaines paroisses sont destinées à fermer, d'autres à s'unifier… Il y a une question d'organisation, bien sûr, mais nous devons surtout nous dire les raisons profondes de la foi chrétienne. Ces raisons sont la rencontre avec Jésus-Christ, il n'y a rien d'autre. Voici la centralité de l'Eucharistie. C'est pourquoi, dans les années à venir, la refonte de la présence de nos communautés sur le territoire devra mettre toute l'attention sur la messe du dimanche, peut-être une seule messe pour plusieurs communautés voisines, mais une messe bien entretenue, bien organisée, qui réalise la rencontre vivante avec Jésus. Je suis très heureux que les Équipes Notre Dame aient choisi l'icône d'Emmaüs pour leur rencontre internationale à Turin, je pense que c'est la meilleure intuition pour entrer dans notre avenir, si chargée de questions. Avec Jésus, nous n'aurons pas peur, car chaque temps de l'histoire est habité par Dieu.